Sommet de Madrid du 8 juillet 1997.
Les Etats baltes cherchent à éviter de faire les frais d'un
nouveau Yalta ou d'un nouveau pacte Ribbentrop-Molotov.
Les Etats baltes ont payé un bien trop lourd tribut pour avoir une
confiance béate dans les accords entre grandes puissances, ils ont
besoin de garanties.
Hitler donna la permission à son allié Staline d'annexer les
Etats Baltes à l'URSS par le Pacte Ribbentrop-
Molotovdu 23 août 1939 (5ème partage de la Pologne, si
l'on considère le Traité de Versailles comme le 4ème),
Staline assura à son allié Hitler la tranquillité
à l'Est pendant son attaque en France.
En février 1945, à Yalta, Roosevelt, Churchill et leur
allié Staline, sans Hitler, institutionnaliserent le principe du
partage entre grandes puissances d'états indépendants et
souverains en "zones d'intérêt" (6ème partage de la
Pologne avec annexion pour les Etats baltes) qui continua à violer
non seulement les traités bilatéraux, mais aussi
multilatéraux, tels le traité Briand-Kellogg ou le Pacte de
la Société des Nations.
Or, théoriquement, le droit ne naît pas de la violation du
droit.
Se référer aujourd'hui à l'ex-URSS pour justifier
l'appartenance des Etats Baltes à une "chasse gardée" russe
est une apologie de l'accord entre Hitler et Staline et des crimes, tant
soviétiques que nazis, commis tour à tour dans les Etats
Baltes. L'URSS elle-même condamna cet
accord.
Sachant mieux que quiconque ce que signifie un rapport de force dans une
dictature, les baltes développèrent un processus
évolutif, lent, progressif et pacifiste de 50 mois, la
"Révolution chantante" jusqu'à la restauration de
leure indépendance.
Malheureusement, aujourd'hui, six ans après cette restauration de
l'indépendance des Etats baltes, il y a en Russie une large palette
de nostalgiques: nostalgiques de l'URSS, nostalgiques de la puissance de
l'Armée rouge, nostalgiques de la Grande Russie ou du stalinisme.
Leur influence sur le gouvernement russe inquiète: par exemple, les
futurs accords sur les frontières entre la Lettonie et la
Fédération de Russie (district
d'Abrene annexé en 1945) pourraient ne pas mentionner le
(Traité de Riga de 1920, base juridique
des frontières avec la Russie et reconnaissance russe de
l'indépendance de la Lettonie. Faut-il rapprocher cette concession
lettone de la mise à l'ordre du
jour; du Parlement russe, le 13 juillet 1993, de la dénonciation
dudit traité?
Les Etats Baltes ont besoin de garantir concrètement leur
indépendance et leur souveraineté. Faire partie de l'OTAN et
de l'Union Européenne semble aujourd'hui la seule solution.
(tête de page)
Restauration de l'indépendance ou
indépendance nouvelle: implications.
Le concept de "restauration de l'indépendance"
(souveraineté, territoire, langue et citoyenneté d'avant le
17 juin 1940) s'est imposé à la Lettonie. En effet ce n'est
pas une nouvelle indépendance, 50 Etats n'ayant pas reconnu de jure
l'annexion.
D'autre part, le concept "nouvelle indépendance"
implique la légalisation de tout ce qui s'est passé depuis
1939, or, théoriquement, le droit ne naît pas
de la violation du droit.
...
(tête de page)
Reconnaissance qu'il y a eu une occupation
étrangère:
Le fait qu'il y a eu occupation de la Lettonie est implicitement
reconnu par les quelques 50 Etats qui, à
divers degrés, n'avaient pas reconnu l'annexion de la Lettonie. Ils
ont aussi implicitement reconnu qu'il y a eu restauration de la
souveraineté de l'Etat letton. L'URSS et son héritière
la Fédération de Russie insistent qu'il s'agit d'une nouvelle
indépendance. Les états issus de la décolonisation
et/ou qui n'étaient pas parmi les 65 membres de la
Société des Nations ne se sont pas confrontés
à ce choix.
Toute l'action politique et législative de la République
de Lettonie depuis le 4 mai 1990 se base sur le
fait qu'il y a restauration de l'indépendance et
continuité de l'Etat, que cette restauration de
l'indépendance met fin à une perte temporaire de
souveraineté due à une occupation étrangère et
que tout ce qui a été dicté par cette puissance
étrangère est illégal.
Devant les pressions occidentales pour ménager la Russie, la
Lettonie a choisi de ne pas chercher, au niveau international, la
reconnaissance explicite du fait qu'il y a eu occupation.
Certains courants politiques en Lettonie pensent que c'est une erreur.
Ils sont confortés dans leur opinion par les revendications de la
presse russe et les déclarations du gouvernement russe, sans parler
des menaces des extrémistes qui veulent restaurer l'URSS ou l'empire
du Tsar.