Autres textes adoptés à
Tallin
Déclaration des droits des Nations baltes du 14 mai 1989.
Les droits universels de l'homme sont de plus en plus pris en compte
dans la politique internationale. Le développement futur de
l'humanité implique la pérennité et le
développement des nations. Les valeurs principales de la vie
et de l'activité humaine trouvent leur origine et se conservent
dans la culture nationale. Seule la reconnaissance des droits des
nations, par analogie aux droits de l'homme, confère au
développement politique des Etats une orientation humaniste
et démocratique.
Les nations baltes basent leurs droits sur les normes internationales
et universelles qui sont définies dans les Statuts de l'ONU,
la Déclaration universelle des Droits de l'homme, la
Déclaration sur l'octroi de l'indépen-dance aux pays
et peuples coloniaux, le Pacte international relatif aux droits civils
et politiques, le Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels, les documents de la
Conférence sur la sécurité et la coopération
en Europe, l'acte final de la Conférence de Vienne.
L'Assemblée balte considère que le génocide est
une composante indissociable du stalinisme. Le système
idéologique uniformisant du stalinisme et sa pratique
répressive a anéanti en même temps les droits de
l'homme et les droits des nations tombées dans sa zone d'influence.
L'Union soviétique annexa les Etats baltes, supprima la
souveraineté de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lithuanie et
fit tout pour que les nations de ces états perdent leurs
caractères spécifiques.
Les nations baltes, qui ont réussi à survivre au prix de
grands efforts, n'ont toujours pas la faculté de décider de
leur destin et de réaliser leur souveraineté nationale. Il
n'y a pas eu de changement significatif dans la politique et dans
l'idéologie de grande puissance de l'URSS, selon laquelle la nation
est un stade provisoire qui retarde le développement et le
progrès. Le système du pouvoir de l'Union soviétique
interdit les tentatives les plus prudentes de pouvoir local des nations.
L'Assemblée balte, cherchant à obtenir la mise en application
des droits naturels et inaliénables des nations, revendique:
- le droit d'exister sur son territoire historique,
- le droit à l'autodétermination et au libre choix de son
statut politique,
- le droit à la sauvegarde et au développement de sa culture
et de sa spécificité,
- le devoir d'assurer la citoyenneté et le droit à l'autonomie
culturelle à tous les groupes nationaux et ethniques résidant
sur leur territoire,
- le droit de se choisir des structures économiques assurant
l'intégrité sociale et culturelle ainsi que son
développement, économe des ressources naturelles et sauvegardant
l'environnement,
- le droit à la coopération autonome avec d'autres peuples et
d'autres états.
Ces droits et devoirs doivent devenir les bases du développement
politique et économique des Nations baltes. L'Assemblée balte
affirme l'aspiration de ses Nations à la souveraineté
étatique dans un espace balto-scandinave neutre et
démilitarisé.
Le Conseil plénipotentiaire du Front populaire d'Estonie,
Le Conseil du Front populaire de Lettonie,
L'Assemblée du Mouvement de restructuration Sajudis.
Tallinn, le 14 mai 1989.
Source:
PBLA, Latvija Sodien 1989/1990, Rockville, Etats/Unis 1990 p.196. �Traduction
française novembre 1997.
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