Résultats de l'enquête sur les événements
du 22 au 24 mai 1991 dans la République de Lettonie. 4 juin 1991.
Résultats de l'enquête sur les événements
du 22 au 24 mai 1991 dans la République de Lettonie. 4 juin 1991.
A la demande du Département de la Protection sociale de la
République de Lettonie, une Commission spéciale
enquêta sur la situation en Lettonie du 27 au 31 mai 1991. Cette
Commission spéciale se composait des personnes suivantes: les
Députés du Peuple de l'URSS S.Belozercev, H.Fargijev et les
assistants de membres du Soviet suprême de l'URSS, le major à
la retraite V.Nasonov et I.Ozdojev. Ce rapport est basé sur des
interviews d'officiels du Ministère de l'intérieur de la
République de Lettonie, du Département de Protection sociale
de la République de Lettonie, du Procureur de la République
de Lettonie, du Procureur de la "RSS de Lettonie", d'officiels au Conseil
des Ministres de la République de Lettonie, des Unités
spéciales de la Milice (appelées dans le texte "OMON") et
de soldats des unités militaires de l'URSS rattachées aux
OMON. Cette Commission a également consulté des documents,
des rapports d'instruction et des rapports de témoins. La Commission
conclut ce qui suit:
1. Les événements à Riga et sur la frontière
entre la Lettonie et la Lithuanie révélent les manoeuvres
politiques de la vieille structure de pouvoir pour garder son
contrôle sur ces républiques qui luttent pour se
libérer d'une dépendance coloniale ou semi-coloniale
exercée par la hiérarchie centrale communiste, et qui ont
pris le chemin d'une renaissance sociale, économique, nationale et
culturelle. Dans de nombreuses républiques, le Parti communiste
central, en utilisant le KGB, a été capable de réduire
les problèmes sociaux et politiques à un niveau de conflit
interethnique. Sauvegarder l'Empire soviétique et le pouvoir du
Parti communiste central n'est possible qu'en provoquant un chaos
économique et des troubles sociaux qui justifieraient l'usage de
la force contre les républiques, la déclaration de la loi
martiale et l'introduction des pleins pouvoirs du Président de
l'URSS.
Dans le but de provoquer des troubles des milices inconstitutionnelles
furent formées dans certaines républiques pour provoquer des
violences interethniques sanglantes et pour détourner l'attention
du problème fondamental , c'est à dire la souveraineté
nationale.
Dans les républiques où cette stratégie ne fut pas
couronnée de succès et où la
population est unie dans un idéal de liberté et de
restauration nationale, furent déployées les forces
officielles OMON et la milice du Ministère de l'intérieur
de l'URSS, toutes deux sous le contrôle du Ministère de
l'intérieur de l'URSS, ainsi que les forces du KGB. Un rôle
spécial dans ce jeu politique malhonnête est
réservé aux OMON, qui remplissent des fonctions similaires,
ne différant que par le degré de violence, en
Azerbaïdjan, en Lettonie ou en Lithuanie. Des situations similaires
se développent aussi dans le Nord-Caucase (partie de la FRSS de
Russie) avec la formation de deux régiments OMON pour provoquer les
conflits avec les civils d'autres nationalités. Le Parti communiste
a décidé de sacrifier le peuple Ingouche tout en
affaiblissant les Ossets, les Tchéchènes et les Cosaks. Il
est patent que, dans toutes ces régions, les actions
illégales sont perpétrées contre les populations avec
l'objectif premier de terroriser la population, de monter la force du
Gouvernement central, d'amoindrir la conscience sociale avec le message
que seul le pouvoir central peut sauver la nation de l'annihilation et du
chaos. Tout cela reçoit une légitimité politique et
légale. Tout cela crée non seulement un nihilisme
légal, mais encore stimule le nombre d'actes criminels et le
perfectionnement de ces actes. L'aspect le plus perturbant est utilisation
les média par les forces pro-communistes pour créer l'image
d'un superman qui ne se laisserait pas troubler par des détails
comme la morale ou des droits juridiques dans l'accomplissement des
idéaux du Parti. Les OMON recrutent surtout des paras et des marins
démobilisés, des étudiants, principalement des
personnes qui aiment l'euphorie du pouvoir qu'engendre la force des armes.
Il est important de noter le rôle de la milice du Ministère
de l'intérieur de l'URSS, qui assura la garde pour les OMON durant
ses opérations en Azerbaïdjan; généralement cette
milice n'interfère pas et se limite à garder la
propriété du Parti communiste et du Ministère de
l'intérieur de l'URSS; mais parfois cette milice est prête
à épauler ceux qui participent à un putsch pour
renverser un gouvernement légal de république (le 20 janvier
1991), ainsi la milice du Ministère de l'intérieur de l'URSS
était en état d'alerte dans les ex-"baraques Vorochilov" en
attendant les ordres pour rejoindre les OMON).
Dans des situations spéciales, il y a une tendance à
déployer des unités de l'armée en représailles:
on l'a constaté à Tbilisi, Bakou, Vilnius et Riga.
Récemment le Gouvernement central communiste a disloqué des
unités dans des régions potentiellement instables
(régions minières ou régions de conflits ethnique
potentiel). Ces militaires sont transférés depuis les "pays
socialistes" de l'Europe de l'Est. Ces militaires transférés
venus de l'Europe de l'Est n'ont pas accès à des informations
objectives sur les événements dans l'URSS: les unités
spéciales et politiques des forces armées pourvoient à
ce que les militaires ne reçoivent pas d'informations de média
indépendants. Ces unités peuvent donc être
utilisées contre "les ennemis du peuple", "les extrémistes",
"les séparatistes", c'est à dire tous ceux que leur indiquent
les dirigeants communistes. La direction actuelle de Staraya ploshchad
(quartier général du Parti communiste de l'URSS) et du
Kremlin a oublié l'idéal premier bolchévique: l'emploi
de l'armée contre le peuple est un acte criminel.
La situation décrite ci-dessus accable psychologiquement et
moralement les soldats de la milice du Ministère de
l'intérieur de l'URSS et ceux des forces armées. Mais la
manipulation permanente de ces soldats, en vue de leur participation
à des actions militaires contre les populations locales, peut
permettre un régime aux abois de se sauver en utilisant les
sentiments de revanche, ou similaires, des nouveaux conscrits.
Situation dans la République de Lettonie du 22 au 24 mai
1991 et les facteurs qui ont influé sur le cours des
événements.
A Riga, les OMON ont participé activement à la tentative de
renversement du Gouvernement constitutionnel de la République de
Lettonie. Les actes des OMON contre l'Etat et les activités
criminelles n'ont pas fait l'objet de poursuites et les responsables n'ont
pas été punis. Du personnel OMON qui était
stationné en Lettonie en janvier dernier, il reste environ 15
personnes. Le Procureur illégal de la "RSS de Lettonie" continue
à opérer sur le territoire de la Lettonie (le Soviet
suprême de Lettonie n'a pas nommé ce Procureur de la "RSS de
Lettonie", mais le Procureur de Lettonie). Le Procureur de la "RSS de
Lettonie" a différé et n'a pas encore commencé les
poursuites concernant les actes criminels de janvier dernier. Il existe
des preuves substancielles de la coopération et de la coordination
des activités entre le Procureur de la "RSS de Lettonie" et les
OMON. La milice du Ministère de l'intérieur de l'URSS, qui
est en charge de la surveillance des prisons, a interdit aux
représentants du Procureur de la Lettonie de rencontrer des
prisonniers. La milice du Ministère de l'intérieur de
l'URSS, stationnée sur le territoire de la République de
Lettonie, perturbe le fonctionnement du système juridique,
empêche le Procureur de Lettonie de mener ses instructions,
libère des membre de l'OMON incarcérés et
soupçonnés de crimes et interdit à ses cadres de
participer aux instructions judiciaires menées par les institutions
l�gales de la République de Lettonie.
La direction de la milice du Ministère de l'intérieur de
l'URSS a tenté un chantage sur le Gouvernement de la
République de Lettonie en menaçant de cesser la surveillance
des prisons.
Actuellement, les provocateurs, responsables pour la mise en scène
des attentats de janvier dernier, n'ont pas été
identifiés (note de Batun: la mise en scène par les
provocateurs avait pour but de donner l'impression que le Gouvernement
letton était incapable d'appliquer la loi et d'assurer l'ordre). Il
en est de même pour les responsables de l'attaque contre Nevzorov et
de la destruction de la voiture Volga appartenant au Comité central
du Parti communiste letton. La personne qui aurait attaqué le
commandant des OMON n'a pas été appréhendée.
Tous ces incidents ont un caractère provocateur dont le but est
d'encourager la violence sous prétexte d'appliquer la loi, ce qui
mène généralement à un bain de sang dans la
population civile.
Le Parti communiste de Lettonie avec les officiels du Procureur de la
"RSS de Lettonie" planifient les actes anticonstitutionnels des OMON.
Même si des charges ont été réunies, les armes
utilisées pour perpétrer ces actes de violence n'ont pas
été confisquées et les groupes utilisant ces armes
n'ont pas été démantelés.
D'avril 1990 à mai 1991, les OMON ont perpétré les
crimes suivants: attaques et voies de faits sans justification
légale, vols, vandalisme sur propriété publique et
privée, vol de voitures, extorsions, utilisation illégale
d'armes, perquisitions illégales, saisies sans procès-verbal
et vols d'armes.
Pour appuyer les opérations des OMON à Riga, le
Ministère de la Défense de l'URSS transféra une
unité de marine (unité 69242 "A", commandant le
lieutenant-capitaine Gagarin) pour collaborer avec les OMON pendant 6 mois.
Après ses opérations contre les postes de douane, cette
unité réintégra la Flotte de la Baltique dans la
brigade No.06017.
Le 2 mars 1990, pour assurer la stabilité économique, le
Soviet suprême de Lettonie chargea le Conseil des ministres de
l'organi-sation de l'import-export des marchandises. Le 29 juin 1990, le
Conseil des ministres de Lettonie adopta la résolution No.40 et
l'accord sur l'export et l'import des marchandises et des services de la
République de Lettonie.
Cet accord nécessite des licences d'exportation pour 60 types de
produits lettons; alors que 47 produits ne peuvent être
exportés de la République de Lettonie. L'exportation de
produits alimentaires d'une valeur supérieure à 50 roubles
est prohibée .
Le 3 juillet 1990, le Conseil des ministres de Lettonie adopte la
résolution No.51 établissant un Département des
douanes dépendant du Conseil des ministres de la République
de Lettonie. Le 11 octobre 1990, le Conseil des ministres de Lettonie
adopte la résolution No.154 sur le contrôle de l'import-export
des marchandises et des services.
Le Département des douanes établit des points de
contrôle des marchandises sur les frontières avec l'Estonie,
la Lithuanie, la Russie et le Belarus.
Le 16 avril 1991, V.Dauksis, un conseiller du Procureur de la "RSS de
Lettonie", envoie la lettre de protestation No.7-5-91 au Conseil des
ministres de Lettonie indiquant que les résolutions
susmentionnées du Conseil violent le chapitre 11 de la Constitution
de l'URSS qui réserve au Gouvernement central de l'URSS le pouvoir
d'établir le contrôle des douanes et la perception des taxes
sur les marchandises. La lettre de protestation déclare
également que les résolutions du Conseil sont des agressions
illégales et flagrantes contre la structure économique de
l'URSS et des violations des droits des citoyens soviétiques.
Dauksis délivre un ultimatum au Soviet suprême de Lettonie et
au Conseil des ministres de Lettonie, les mettant en demeure d'obéir
au décret du Président de l'URSS du 12 avril 1991. Ce
décret promet qu'au 19 avril 1991 toutes les firmes auront
accès aux matières premières et aux autres ressources
et révoque toutes les résolutions sur le contrôle
douanier qui empêchent la libre circulation des marchandises et des
matières premières entre les républiques.
Il est clair que cette lettre de protestation est un avertissement
destiné à servir de couverture officielle pour des
opérations du Procureur de la "RSS de Lettonie" et des OMON en
Lettonie.
La presse centrale de l'URSS couvrit le problème des contrôles
douaniers à de nombreuses occasions.
Les événements du 22 au 24 mai 1991.
Les troupes des OMON, placées sous le contrôle du
Ministère de l'intérieur de l'URSS et stationnées
dans la zone militaire de Riga No.3403, attaquèrent les postes de
douane de la République de Lettonie la nuit précédant
le 23 mai 1991.
Durant cette attaque barbare, les troupes des OMON utilisèrent la
violence et menacèrent de mort les officiels des douanes, la milice
de la République de Lettonie, chargés de protéger les
douaniers, et les civils traversant la douane. Les OMON
confisquèrent les cartes d'identification officielles des douaniers
et les documents de douane. Ceci amena les OMON à prétendre
qu'il n'existe aucun document douanier et que les officiels des douanes
utilisent leur fonction pour en tirer un avantage personnel. Les OMON
confisquèrent également les possessions des civils traversant
la douane tout comme l'argent et les biens personnels des douaniers. De la
propriété d'Etat fut volée ou détruite. Des
automobiles de civils innocents furent endommagées. Quatre postes
de douane furent détruits par le feu et un fut totalement
démoli.
a) A 2h40, 2 voitures militaires jaunes de type UAZ469 arrivèrent
au poste de douane "Vitinu", dans la région de Dobele sur le
frontière lithuanienne.10 hommes en uniforme des OMON avec un
brassard où était écrit "Militia" sortirent des
voitures. Ces hommes attaquèrent, armés d'armes automatiques
et d'autres armes, le poste de douane où deux douaniers
désarmés étaient en service. Les OMON les
frappèrent sévèrement avec leurs baïonnettes et
à coup de pied. Les OMON les menacèrent de leurs armes et les
forcèrent à écrire une confession au Procureur de la
"RSS de Lettonie" selon laquelle ils utilisaient leur fonction de douanier
pour voler d'innocents citoyens soviétiques. Les OMON les
attachèrent à une barricade, prirent leurs documents, leurs
cartes d'identité, les documents des douanes, le sceau de douane et
les marchandises entreposées dans le poste de douane. Avant de partir
les OMON arrosèrent avec de l'essence le poste de douane et y mirent
le feu. Ils partirent en direction de Riga.
b) La même nuit à 2h40, 20 OMON arrivèrent au poste de
douane de la région de Bauska à Skaistkalne sur la
frontière entre la Lettonie et la Lithuanie. Ils arrivèrent
dans une voiture UAZ-469 et un camion ZIL-131 et attaquèrent le
poste de douane.
Il est établi que du personnel de la marine, vêtu de tenues
utilisées pendant la guerre d'Afghanistan, participèrent aux
opérations des OMON. Leur déguisement était
reconnaissable au type de leur casquette. Les marins reçoivent
souvent l'ordre de garder les bases des OMON et de faire feu au cas
où des hélicoptères "ennemis" ralentiraient au dessus
de bases des OMON. Il est notoire que le personnel des forces armées
de l'URSS, y compris les officiers, complètent les OMON.
Il a été établi que l'élimination des postes
de douane fut coordonnée avec le Procureur de la "RSS de Lettonie".
Le Ministère de l'intérieur de l'URSS, dirigé par
B.Pugo, et la Procureur de l'URSS ont pris part à la coordination
des opérations des OMON à Riga et en Lithuanie. Les OMON
de Lithuanie furent renforcées par du personnel des forces
armées de l'URSS. Le commandement des OMON est confié au
colonel Goncarenko, un représentant du Ministère de
l'intérieur de l'URSS.
Il en découle que Pugo et Gramov ont trompé à dessin
la direction de l'URSS et les soviétiques par leur
déclarations et leurs télégrammes.
Au nom du Ministère de l'intérieur de l'URSS, le commandant
des OMON de Riga a exprimé sa satisfaction avec le résultat
des opérations contre les postes de douane en déclarant que
l'opération avait été "bien menée".
Le Procureur de la "RSS de Lettonie" a fait tout ce qui était en
son pouvoir pour que les responsables s'en sortent avec des mesures
diciplinaires ou administratives minimes et cela, malgré l'ordre
de N.Trubin, Procureur général d'URSS, d'intenter des
poursuites criminelles pour abus de pouvoir. Les actes illégaux des
OMON n'ont pas été qualifiés de destructions
intentionnelles de propriété publique et privée, vol,
attaque et voies de fait. Ces actes violent les articles 105-111, 204, 95,
99, 120 et autres du code criminel. Les articles 168, 170, 173, 177 et 178
furent intentionnellement ignorés.
Il est manifeste que le Procureur de la "RSS de Lettonie", organisme sans
légitimité, tente d'appliquer les directives du Parti
communiste central et celles du parti local. Le Parti communiste central
et le Parti communiste de Lettonie furent les forces qui
empêchèrent l'ex-Ministre de l'intérieur V.Bakatin de
dissoudre les OMON.
Le potentiel des OMON.
Après le départ de la Commission du Ministère de
l'intérieur de l'URSS, sera élaboré un plan pour la
destruction de 41 postes de douane. Ce projet devrait être
coordonné avec le Procureur de la "RSS de Lettonie". Les OMON
prétendraient vérifier le travail effectué dans les
divers postes de douane. On ferait croire à la population que
l'action des OMON est nécessaire pour la protection et
l'établissement de la loi et de l'ordre aux postes de douane. Une
autre possibilité serait la mise en scène d'une attaque
contre les bases des OMON. L'attaque serait menée par des troupes
inconnues. Les OMON et le Parti communiste de Lettonie ont demandé
de porter l'effectif des troupes OMON de 150 à 600.
Conclusion.
Même si l'on concluait à l'illégalité des postes
de douane, les actions des OMON contre les postes de douane restent des
actes criminels selon le code criminel de la "RSS de Lettonie". Ces
opérations sont clairement des actes de provocation car leur but
est de déclencher la violence et d'encourager un affrontement avec
l'armée du peuple.
Le but des OMON est de défier le Gouvernement légitime pour
intimider les habitants de la Lettonie et les amener à chercher
assistance auprès de l'ancien régime: le Gouvernement central
communiste. Les OMON se considèrent omnipotents comme s'il avait
le soutien du Gouvernement central.
Les média n'ont pas été objectifs dans le compte-rendu
des événements et ont assimilé les individus et
l'entière république à un ennemi du peuple. Le
Procureur de la "RSS de Lettonie opère illégalement et oeuvre
pour éviter de poursuivre tant les executants des crimes que les
donneurs d'ordres.
La justification les opérations des OMON et la coordination de
futures activités avec le Procureur du Transport balte, la milice du
Transport balte, le Ministère de l'intérieur de l'URSS et les
OMON (comme c'est spécifié dans un rapport de Dauksis,
conseiller de la "RSS de Lettonie" auprès du Procureur de l'URSS)
prouve que si les OMON et le Procureur de la "RSS de Lettonie" ne sont pas
retirés de cette république souveraine, il est possible qu'il
y ait des "événements imprévus". Dans ce cas, seront
responsables: le Président de l'URSS M.Gorbatchev, le Procureur
général de l'URSS N.Trubin, le Président du Soviet
suprême A.Lukyanov, le Ministre de la défense A.Yazov, le
Ministre de l'intérieur de l'URSS B.Pugo, le directeur du KGB
V.Kriuchkov et la tête du Parti communiste de Lettonie A.Rubiks.
Pour faire une instruction objective, il est impératif de
démanteler les OMON et de confisquer leur armement. Il faut
également interroger le Parti communiste de Lettonie sur la
fourniture des véhicules pour ces actions criminelles.
Il est également impératif d'établir si les OMON ont
utilisé des narcotiques et si les OMON servent de refuge pour des
personnes qui fuient la justice.
Les actions des OMON furent planifiées pour coïncider avec une
session du Conseil des ministres, avec une manifestation de personnes
mécontentes de la politique du Gouvernement et avec la tentative
d'un civil de forcer l'entrée du bâtiment du Conseil des
ministres. Au même moment les habitants de Riga furent
intimidés par des manoeuvres et des exercices militaires.
Entre 6h00 et 8h00 du matin, quatre colonnes de blindés ont
convergé vers le centre de Riga. A 8h15 six positions
stratégiques et deux ponts étaient sous contrôle
militaire. La ville était encerclée. Les colonnes de
blindés approchèrent des bâtiments du Gouvernement
(ils étaient à 10 mètres du bâtiment du Conseil
des ministres et 100 mètres de celui du Soviet suprême).
L'armée quitta Riga à 10h00. Selon une estimation, au moins
3 compagnies étaient engagées dans le centre de la
cité. La direction de la Région militaire de la Baltique le
nia et prétendit que cette action militaire n'était qu'un
exercice d'entraînement.
Toutes ces actions - destruction de postes de douane, protestations et
exercice militaire - furent planifiées pour coïncider avec les
négociations entre la République de Lettonie et l'URSS
prévues au départ pour le 23 mai 1991, mais reportées
au début juin.
Visiblement, le but n'était pas simplement une démonstration
de force, mais aussi la perturbation des négociations sur les
relations entre la République de Lettonie et l'URSS. Cela ne profite
pas aux signataires de l'accord des "9 +1" qui ont reconnu le droit
à l'indépendance pour les 6 Etats qui n'ont pas signé
le Traité. Mais ces actions profitent à ceux qui veulent
sauver l'empire et leur pouvoir personnel. Cela inclut A.Lukyanov et bien
sûr le Président de l'URSS.
Recommandation à la FRSS de Russie.
Commencer, aussitôt que possible, à former une armée
russe. Une armée interne ne peut prendre ses ordres qu'auprès
du gouvernement légitime d'une république souveraine.
Placer les OMON stationnés en Russie sous le commandement de la
FRSSR ou de les démanteler à cause du danger qu'ils
représentent.
Achever la départementalisation du Ministère de
l'intérieur, du KGB et de l'armée.
Mise en application de la Résolution récemment adoptée
au Soviet suprême de la FRSSR pour que les recrues russes de
l'armée soviétique ne soient pas engagés dans des
actions de force contre les autres nationalités.
Créer un réseau non contrôlé par le KGB pour
analyser les informations et la stratégie pour et contre la lutte
pour la souveraineté.
Créer un groupe au Soviet suprême de la FRSSR pour lutter
contre la manipulation de la société. Intensifier la lutte
contre le black-out des informations à l'intérieur de
l'armée, du KGB, de la milice du Ministère de
l'intérieur de l'URSS avec l'aide des députés du
Soviet suprême.
Renforcer le contact entre la direction de la FRSSR et les citoyens.
Utilisation des média.
Ce document fut préparé par Victor Nasomov, assistant du
Député du peuple de l'URSS A.Obolensky.
S.Belozercev,
H.Fargijev
V.Nasonov
I.Ozdojev
Source:
Traduction anglaise par BATUN (Baltic Appeal to the United Nations) juin
1991. Documentation transmise en juin 1991 par l'Ambassade de Lettonie
à Washington. �Traduction Anssi Reinhards aôut 1997.
Commentaires:
Certaines imprécisions de traductions sont dues au fait qu'il
s'agit d'une traduction de traduction.
Les membres de cette commission du Députés du Peuple
d'URSS sont des libéraux engagés, qui n'en sont pas à
leur première enquête.
L'assassinat des 7 gardes frontière lithuaniens du poste de
douane de Medininkai eut lieu le 31 juillet 1991 pendant le sommet
Bush-Gorbatchev de Moscou.
, Suisse Romande, 10 aôut 1997
Mise à jour: 12 novembre 1999
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